Recherche scientifique : Marco Arzilli : « Les inventions ne doivent pas être conservées dans les tiroirs »

Première visite officielle d’un dignitaire saint-marinais en République du Congo – 2 novembre 2016

Le secrétaire d’État à l’Industrie, Artisanat, Commerce, en charge de la recherche de la République de Saint-Marin, Marco Arzilli a indiqué le 2 novembre, dans une interview accordée aux Dépêches de Brazzaville après sa visite à la cité scientifique, que la recherche et l’innovation technologique ne doivent pas finir dans les tiroirs mais plutôt elles doivent trouver leur application dans le monde du travail

 Les Dépêches de Brazzaville : Que peut-on retenir de votre visite à la cité scientifique de Brazzaville ?

Marco Arzilli : D’abord je me félicite du niveau de la formation de vos chercheurs qui n’ont rien à envier à ceux des autres pays. Saint-Marin souhaite être dans ce domaine la porte du Congo vers l’Europe et vice versa le Congo sera la porte de notre République vers l’Afrique. Le Congo bénéficie déjà de quelques technologies de pointe de Saint-Marin, à titre d’exemple la Coraf de Pointe Noire utilise des produits écologiques et biologiques, fruit de notre recherche, pour bonifier les boues de fonds de capacités. Nous pouvons affirmer que la raffinerie est aujourd’hui un modèle en Afrique, en ce qui concerne le respect de l’environnement. Je profite de cette occasion pour remercier la direction générale de la Coraf pour la confiance que nous a été faite et pour la qualité de la collaboration et support qui nous est fournie chaque jour par son personnel technique.

D.B : Quelle est la stratégie de votre pays dans le domaine de l’innovation et la recherche ?

M.A : la réponse de Saint-Marin a été la création du Parc scientifique et technologique. Il s’agit d’une plateforme d’incubation de start up où les futurs entrepreneurs peuvent développer leurs idées innovantes. A titre d’exemple : si un chercheur ou bien un entrepreneur congolais veut développer une idée innovante du point de vue technologique, Saint Marin lui permet de la concrétiser avec une série d’avantages fiscaux et de gestion avec une ouverture sur l’ensemble du marché européen.  Pour votre info voici l’adresse de notre parc scientifique : www.smtechnosciencepark.sm

D.B : Votre innovation ne commence t-elle qu’avec le Congo ?

M.A : il y a de cela deux ans que Saint-Marin travaille dans ce domaine avec d’autres pays dont la Chine, le Kazakhstan, les pays du Golfe, et l’Afrique du Sud. Avec le Congo c’est le commencement d’un parcours très important que nous espérons plein de succès. Le Congo est plus grand que mon pays mais du point de vue de l’innovation technologique et de la recherche scientifique nous sommes complémentaires.

 D.B : le centre de recherche de Brazzaville connaît un problème de liaison entre les laboratoires et l’industrie. Que peut-il attendre de Saint-Marin ?

M.A : ce problème n’est pas spécifique qu’au Congo. Tous les grands centres de recherche sont confrontés à cet obstacle de liaison entre le laboratoire et l’industrie. Notre parc scientifique opère justement dans ce sens, à savoir être un trait d’union entre le monde de la recherche et le monde du travail. Nous allons travailler ensemble dans cette direction et je crois fortement que les avantages seront multiples pour les deux pays.

Pour conclure, je tiens à vous souligner quelques caractéristiques de notre ancienne République. Elle est la plus vielle République du monde fondée en l’an 301 donc nous avons une histoire de démocratie de 1716 ans. Pendant toute cette longue période Saint-Marin a sauvegardé son indépendance. Je crois que personne plus que le président des USA, Abraham Lincoln, ait mieux cerné notre pays en l’année 1862, en affirmant que « malgré votre territoire très petit, votre État est cependant l’un des plus honorés de toute l’histoire ». Le président Lincoln était citoyen honoraire de la République Saint-Marin.

Lydie Gisèle Oko

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